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SPECIAL TENDANCE – La Chine : grand « gagnant » de la crise sanitaire mondiale ?

Voilà un an que la pandémie de Covid-19 s’est déclenchée. Lorsqu’un premier foyer de contamination a été découvert à Wuhan, en Chine, personne n’imaginait que douze mois plus tard, ce virus serait à l’origine de plus d’un million et demi de morts et provoquerait la plus grave crise sanitaire mondiale depuis un siècle.

 

La résilience de l’économie chinoise face à la pandémie mondiale

Premier pays touché par l’épidémie de Covid-19, la Chine est d’abord fragilisée par ce virus qui la plonge dans une récession historique (-6,8% au premier trimestre 2020). Accusé d’avoir tardé à informer l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Pékin est montré du doigt. Mais les mesures de confinement des différents pays obligent le monde à se tourner vers le « made in china », et permet à la Chine de renouer avec des résultats économiques probants.

Dans sa volonté de devenir la première puissance économique du monde, la Chine vient incontestablement de marquer des points. Elle devrait être la seule économie majeure à poursuivre son expansion en 2020, selon les projections du FMI (Fonds Monétaire International). Pendant que les Etats-Unis et l’Europe sont empêtrés dans une deuxième vague de Covid-19, Pékin, grâce à une meilleure maîtrise de l’épidémie, a retrouvé bien plus rapidement le chemin de la croissance.

Le PIB (Produit Intérieur Brut) chinois a progressé de 4,9% au troisième trimestre, selon les statistiques publiées le 19 octobre dernier. Sur l’année, le FMI prévoit une croissance légèrement inférieure à 2%, contre un recul de 4,3% aux Etats-Unis et de 8,3% dans la zone euro (dont 9,8% pour la France), mettant en lumière les soucis des occidentaux face à un régime autoritaire ayant su prendre les mesures nécessaires pour redresser l’activité de son pays.

Certes, Pékin n’a pas pu éviter un décrochage par rapport à 2019 où le PIB avait progressé de 6,1%, néanmoins l’économie chinoise fait preuve d’une certaine résilience. Ces bons résultats viennent conforter la rhétorique officielle du régime, qui n’a de cesse de vanter la résilience de l’économie chinoise malgré un choc initial très violent. Ces chiffres semblent aussi valider la politique menée par le dirigeant chinois, Xi Jinping, qui avait imposé, en début d’année, des mesures draconiennes pour contenir la propagation du coronavirus sur son territoire.

 

Source : https://www.dw.com/fr/le-coronavirus-reprend-de-la-vigueur-en-chine-et-en-inde/a-53846199

 

Si le pays porte une responsabilité majeure dans la propagation du virus en ayant caché à la communauté internationale la gravité de la situation en janvier à Wuhan, premier épicentre de la pandémie, il faut reconnaître que le régime de Xi Jinping a réussi à endiguer le fléau pour faire repartir au plus vite son économie. Quand l’Europe et les États-Unis déplorent chaque jour des dizaines de milliers de cas de contamination, Pékin parle d’une douzaine de malades.

 

Remise en cause des bons chiffres chinois 

Au-delà du tableau idyllique que le régime veut donner, le pays ne sort pas indemne de cette période. Le premier trimestre 2020 correspond à la première contraction du PIB de la Chine depuis 1992, année de l’introduction des statistiques officielles sur la croissance. Ce déclin est plus important que ne l’anticipaient en moyenne les analystes (-6,5% selon le consensus).

La croissance reste insuffisante pour endiguer le chômage. En l’absence de filet social, que ce soit en matière de santé, de retraite ou d’éducation, des millions de chinois ont basculé ces derniers mois dans la précarité. Rien ne dit que la reprise de la consommation observée cet été sera durable, d’autant que la hausse de l’endettement des ménages prend des proportions inquiétantes.

Sur le plan industriel, l’économie chinoise s’est remise en ordre de marche dès le mois d’avril. La montée en puissance de la production a permis à la Chine d’augmenter sa part des exportations mondiales. Profitant des mesures de confinement à l’étranger, Pékin a massivement exporté du matériel médical pour suppléer aux pénuries mondiales, ainsi que du matériel informatique, alors que les entreprises occidentales basculaient vers des mesures de télétravail. Parallèlement, les plans de soutien à la consommation des gouvernements étrangers ont alimenté la demande d’importations en provenance de Chine.

Dans ce contexte, l’économie chinoise affichait en novembre 2020 un excédent commercial record pour le quatrième mois consécutif, en hausse de 21% par rapport à novembre 2019 et de 11,4% par rapport à octobre 2020. Alors que les importations ont progressé moins que prévu, de 4,5% (contre 5,3% attendu), le pays dégage un excédent de 75,4 milliards de dollars (62,3 milliards d’euros).

Néanmoins cette relance de l’excédent commercial chinois, qui avait chuté ces dernières années, n’est pas sans risque. Elle est de nature à nourrir les ressentiments vis-à-vis d’un pays qui refuse toujours de se conformer aux règles du commerce international. Entre les transferts de technologie imposés aux firmes étrangères, le manque de transparence des subventions publiques et la question des surcapacités industrielles qui incitent à pratiquer le dumping (pratique visant à abaisser les coûts de production en abaissant le coût de la main-d’œuvre), les sujets de friction sont nombreux.

 

Source : https://www.capital.fr/economie-politique/commerce-reprise-des-negociations-entre-la-chine-et-les-etats-unis-dans-un-climat-apaise-1349452

 

Les Etats-Unis de Donald Trump ont été les premiers à se rebeller et bien que le futur président américain, Joe Biden, soit plus modéré que son prédécesseur, la tension avec Pékin ne va pas s’apaiser d’elle-même. Quant aux Européens, ils semblent prêts à se départir de la naïveté dont ils ont fait preuve ces dernières années en dépendant moins de la deuxième puissance mondiale et en lui opposant un langage plus ferme.

En d’autres termes, l’économie chinoise repart plus vite, mais le succès relatif du pays pourrait rallumer une guerre commerciale qui risque de prendre cette fois une dimension mondiale. Dans ce contexte, elle prend de l’avance en entrant en collaboration rapprochée avec ses voisins asiatiques.

 

Accord de libre-échange Asie-Pacifique : le RCEP

Tandis que les Etats-Unis sont embourbés dans la pandémie et dans une transition présidentielle difficile, la Chine continue d’avancer ses pions en signant, mi-novembre, un accord commercial réunissant quinze pays d’Asie et du Pacifique (aux divergences stratégiques parfois fortes), soit la plus vaste zone de libre-échange au monde. L’Inde, qui s’est récemment rapprochée des Etats-Unis, en est la grande absente.

Lancées à Bali en Indonésie en 2011, les négociations du plus grand accord de libre-échange de la planète ont été conclues le dimanche 15 novembre dernier à Hanoï, au Vietnam. Les dirigeants de quinze pays d’Asie et du Pacifique se sont retrouvés virtuellement, à l’occasion d’un sommet en ligne, pour signer l’acte de naissance du RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership ou en français Partenariat régional économique global) qui va graduellement faire baisser les tarifs douaniers appliqués à la plupart des marchandises échangées dans la région.

Ces quinze Etats sont la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les dix pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) : Vietnam, Malaisie, Singapour, Brunei, Indonésie, Philippines, Thaïlande, Laos, Myanmar et Cambodge. Cette vaste zone d’échanges représente environ 30% du PIB mondial ainsi que 30% de la population, soit environ 2,2 milliards de consommateurs concernés.

 

Source : https://asiasociety.org/policy-institute/rcep-agreement-another-wake-call-united-states-trade

 

En l’absence de l’Inde et en raison du peu d’enthousiasme des Etats-Unis pour les grandes négociations multilatérales, cet accord renforce le rôle central de la Chine dans la région, malgré les fortes divergences stratégiques entre, notamment, Pékin d’un côté, Tokyo et Canberra de l’autre.

Le RCEP, qui montre que l’Asie se projette déjà dans un monde « post-Covid », comprend plusieurs chapitres incluant particulièrement le commerce (physique et électronique), l’investissement et la propriété intellectuelle. C’est le premier accord commercial conclu entre les trois principales économies de la région, la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Les négociations de cet accord s’étaient fortement accélérées à partir de 2017, l’Asie voulant préserver sa croissance face au protectionnisme de l’administration Trump.

 

La page Covid d’ores et déjà tournée !

L’année 2020 sera une année noire pour de nombreux de pays, mais elle marquera peut-être un tournant pour la Chine et pour l’équilibre de l’ordre mondial. En effet, au cours de cette année, la Chine a clairement révélé son objectif de détrôner les Etats-Unis du titre de première puissance mondiale, et a commencé à en prendre le chemin en démontrant sa supériorité face à cette crise qu’elle maitrise bien plus que les 19 autres membres du G20 qui devraient tous connaître une récession cette année.

Mais la gestion de la pandémie n’est pas la seule démonstration de force de la Chine et en cette fin d’année 2020, Pékin multiplie les annonces spectaculaires :

  • Le raccordement au réseau électrique le 27 novembre, de Hualong One, le premier réacteur chinois nucléaire de troisième génération à eau pressurisée, marquant, selon son constructeur CNNC, « la fin du monopole étranger sur le nucléaire ».
  • L’annonce par Pékin, vendredi 4 décembre, d’un nouveau record dans la vitesse de calcul offert par le prototype d’ordinateur quantique chinois nommé Jiuzhang: celui-ci serait capable de calculer en deux cents secondes une opération qui aurait pris 600 millions d’années à un superordinateur dit « classique ».
  • L’introduction à la Bourse de Hongkong de la division santé du géant du commerce en ligne com le mardi 8 décembre qui est la plus grosse opération boursière de l’histoire du secteur de la santé en Asie et la plus grosse introduction depuis le début de l’année à la Bourse de Hong Kong. Une opération ayant rapporté 3,5 milliards de dollars et qui illustre l’opportunité que la crise due au Covid-19 représente pour la technologie chinoise.
  • Le retour sur Terre, mercredi 16 décembre, de la mission Chang’e 5, qui a permis à la Chine de rapporter des échantillons de la Lune après une mission remarquablement bien maîtrisée et en seulement un peu plus de trois semaines. Après les États-Unis et la Russie, elle est le troisième pays à réussir un tel exploit.
  • Lancement d’une monnaie dématérialisée chinoise qui devrait voir le jour dans l’intégralité du pays courant 2021 (déjà en test dans quelques régions). Ce yuan numérique n’est pas un bitcoin à la chinoise. En effet il ne s’agit pas d’une cryptomonnaie sans banque centrale dont le cours fluctue au gré des transactions. Cette devise, baptisée DCEP (Digital Currency Electronic Payment) en attendant sa dénomination définitive, n’est rien d’autre que le petit frère numérique du yuan en billets matérialisés et sa diffusion continuera à être contrôlée par la Banque centrale et les institutions financières classiques chinoises.

Autant d’initiatives destinées à montrer la supériorité du système socialiste aux caractéristiques chinoises, mais qui indiquent surtout qu’un an après l’apparition du Covid-19 le pays est clairement dans une phase « post-épidémie », alors que l’Occident n’en voit toujours pas la fin.

 

 

Les bons chiffres chinois : trop beau pour être honnête ?

Selon plusieurs économistes et analystes interrogés par le quotidien britannique The Guardian, « les chiffres de la croissance ne semblent pas coller » ajoutant que des ajustements ont probablement eu lieu pour rendre les chiffres de 2020 plus séduisants. En effet il semblerait que certaines données pour calculer la performance économique en septembre 2019 semblent avoir été reportées sur octobre, ce qui a pour conséquence de doper artificiellement les résultats de septembre 2020 par rapport à l’an dernier.

Cette cuisine statistique interne n’aurait, cependant, pas eu d’impact majeur sur les chiffres de la croissance, estiment certains analystes. Mais les incohérences dans la manière de comptabiliser les investissements dans les infrastructures apparaissent beaucoup plus troublantes. Des milliards de yuans (plusieurs centaines de millions d’euros) injectés dans des projets d’infrastructure en 2019 semblent avoir disparu des données officielles, ce qui a permis à Pékin de rendre compte d’une hausse des investissements depuis le début de l’année 2020 qui apparaît douteuse à Leland Miller, directeur de China Beige Book Consultancy, un cabinet américain d’analyse des données sur l’économie chinoise.

 

Source : https://asialyst.com/fr/2020/01/30/economie-coronavirus-plus-menacant-que-sras-pour-chine-monde/

 

Ces critiques à l’égard des données officielles ne sont pas isolées, des observateurs avaient déjà remis en cause le rebond de l’économie chinoise au deuxième trimestre : « Il n’y a eu aucune croissance chinoise au deuxième trimestre », avait en effet affirmé en juillet Derek Scissors, spécialiste de l’économie chinoise pour l’American Enterprise Institute, qui ne croyait en aucun cas aux chiffres avancés par Pékin.

Selon ce dernier, une hausse de la production industrielle de 4,8% en juin 2020 par rapport à la même période l’an passé est « difficilement envisageable alors que seulement 60% des entreprises avaient rouvert leurs portes ». Idem pour le secteur des services : le tourisme, la restauration et le divertissement affichent officiellement des progressions de près de 2% par rapport à 2019 ce qui est « arithmétiquement impossible à réaliser » alors que plus de 10% des entreprises de ce secteur n’avaient pas encore repris leurs activités fin juin et que le tourisme international était en berne.

La remise en cause des chiffres de la croissance chinoise est presque une discipline économique à part entière depuis le début des années 2000. « Il n’y a aucune transparence dans les statistiques officielles et il faut les manier avec des pincettes car on ne sait pas précisément comment elles sont construites », explique Mary-Françoise Renard, directrice de l’IDREC (Institut français de recherche sur l’économie de la Chine).

Malgré ces suspicions, on ne peut nier l’évidence que l’économie chinoise se porte bien, ou du moins, bien mieux que celle des autres grandes puissances mondiales. De plus, si la Chine cherche à embellir un peu son bilan 2020, c’est parce qu’elle a l’image du pays d’où est partie la pandémie de Covid-19 et Xi Jinping veut utiliser l’économie pour redorer le blason national.  Démontrer que Pékin peut en effet toujours jouer son rôle de moteur de la croissance mondiale semble être, pour le dirigeant chinois, un bon moyen d’améliorer le climat de défiance à l’égard de la Chine qui s’est installée sur la scène internationale.

Pour ce faire, il faut aussi rassurer les entreprises étrangères : la crise sanitaire et l’interruption des échanges mondiaux ont mis en lumière les risques de trop de dépendance à la Chine pour les approvisionnements. Certains pays ont donc commencé à relocaliser leurs entreprises hors de Chine, et, en affichant des performances économiques particulièrement flatteuses, Pékin espère convaincre ces groupes que le marché chinois est celui qui présente encore le plus d’opportunités.

 

Analyse des principaux indices boursiers chinois 

Hang Seng Index : indice de la place boursière de Hong Kong

Sur ce graphique en base journalière de l’indice de la Bourse de Hong Kong, on constate que les cours ont progressé fortement depuis les points bas de début d’année 2020 passant de 21.000 points à 27.000 points au début du mois de décembre, et revenant quasiment sur leurs niveaux d’avant crise.

Dans cette configuration, tant que notre niveau pivot des 25.200 points (ligne bleue) ne sera pas franchi, nous privilégions un scénario haussier avec un objectif à 29.000 points, tout en surveillant la droite de tendance baissière (rouge) partant du sommet de 2018 qui pourrait faire obstacle à la progression de l’indice. Alternativement, la franche cassure de notre niveau pivot nous conduirait à revenir sur des niveaux inférieurs autour des 23.000 points d’indice.

 

Shanghai Stock Exchange Composite : indice de la place boursière de Shanghai

 

Sur ce graphique en base journalière de l’indice de la Bourse de Shanghai, on remarque que depuis son point du début d’année 2020, l’indice a connu une belle progression, dépassant largement ses niveaux d’avant crise. On remarque aussi que depuis août 2020, l’indice oscille entre 3.200 et 3.450 points.

Dans cette configuration, tant que notre niveau pivot autour des 3.200 points (ligne bleue) ne sera pas franchi, nous privilégions un scénario haussier avec un objectif à 3.600 points correspond au précédent plus-haut de 2018. Alternativement, la franche cassure de ce niveau nous conduirait à revenir tester les 3.000 points (pointillés rouges).

 

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